Déjà sur Internet, sa photo couvrira bientôt les murs de Paris. Fine , Bretonne pie noir de Plessé, sera, du 25 février au 5 mars 2017, la plus célèbre vache de France.
Portrait
Fine la vache mesure 1,17 m au garrot.« Elle fait partie des races les plus petites de France », indique Cédric Briand, son éleveur.
Née en mars 2010 et mère plusieurs fois, elle a fière allure avec son cornage en forme de lyre vers le haut. Fine pâture au Gaec (Groupement agricole d’exploitation en commun) des SeptChemins, au Dresny, l’un des trois bourgs de Plessé. Environ 30 % du territoire agricole de la commune, située au nord du département, est en bio. C’est le cas de la ferme de cette jolie vache. L’Union « bretonne pie-noir » postulait, depuis deux ans, afin que cette race soit mise en lumière au salon de l’Agriculture. Le Ceneca (Centre national des expositions et des concours agricoles) composé de la profession, tous syndicats confondus, vient d’exaucer ce vœu.
Représentante de la race et de ses filières
« Les collègues de l’Union sont venus dans le champ et l’ont choisie », explique Cédric Briand, pour son plus grand plaisir et celui de ses deux associés. D’après l’éleveur, elle a toutes les qualités du standard de sa race et est docile au dressage.« Au Salon, ce sera l’occasion d’expliquer ce que l’on fait, prévoit l’agriculteur.Nous valorisons les produits de qualité et le circuit court. » Son lait, riche en matières grasses, est très fromageable.« Nous produisons 100 000 litres de lait par an. Nos quarante vaches arrivent à nous faire vivre. » Comment ? En fabriquant, sur place, et en vendant des tommes, du beurre, de la crème et du gwell (sorte de yaourt).« 45 % de notre chiffre d’affaires correspond à la vente directe, 45 % en Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) à Nantes et 10 % à la vente avec des restaurateurs et des commerçants », calcule Cédric Briand.
Elle a failli disparaître
Fine a bien de la chance d’aller à Paris. Après la loi sur l’élevage, en 1962, sa race a été exclue des schémas de production. Elle a bénéficié du premier plan national de sauvegarde d’une race bovine. En plus d’être petite, c’est une des plus vieilles races de France.« Elle ne correspondait pas à la modernité d’une production pour nourrir en masse. Maintenant, elle répond à une attente sociétale », indique Cédric Briand, qui ne souhaite pas de clivage entre les différents modes d’agriculture. Au salon, Fine occupera un stand de 150 m2 . Une belle vitrine, pour elle toute seule ! Installée dans l’allée prestige du Pavillon 1,« elle devrait voir passer 90 % des 700 000 visiteurs attendus et aura le droit à toutes les visites protocolaires » . Le must ! Pour celle que son éleveur définit comme« la force tranquille du troupeau », cela devrait aller. La Région Bretagne et la communauté de communes du pays de Redon ont déjà fait connaître leur soutien à l’éleveur. Les collectivités ne manqueront sûrement pas de profiter de la lumière apportée par Fine .Les semaines à venir vont chambouler la vie de l’exploitation, Cédric sera remplacé à la ferme. Tous les deux, ils vont se préparer. À Paris, cette égérie pourra montrer qu’elle a tout d’une grande !
Du 25 février au 5 mars 2017
, salon international de l’Agriculture, Paris Expo Porte de Versailles, 75015 Paris.
Article issu de l’édition de Nantes Nord-Loire du lundi 12 décembre 2016